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Depuis longtemps, j’ai toujours pensé que la ligne directrice de mes travaux photographiques  était articulée sur la disparition : La disparition du bateau échoué sur la plage de St Pierre et Miquelon, ou encore le travail sur l’usine de Vaulx à présent disparue.  Ainsi, le travail sur Les Charitables était une suite logique, car il était évident qu’un jour ou l’autre, la ferveur populaire et l’action même des Charitables allaient disparaître.

 

En 2000 lors de la procession à Naviaux ou Mrg. Jeager évêque d’Arras a fait son homélie, j’ai entendu que l’importance des Charitables, leur longévité était garantes de leur pérennité. Tous cela m’a mis en éveil. Depuis, j’ai vécu l’action des Charitables non pas seulement orientée vers leur procession annuelle, mais aussi bien dans leur service, dans leur aide, leur soutien aux familles. Au vu de tout cela, je repensé à mon parcours, à ce qu’est l’acte photographique si ce n’est une capture du temps, une mise en mémoire d’un millième de seconde, qui, si vite passé, n’existera plus qu’à travers l’image réalisée. J’ai aussi lu un peu et je suis tombé sur la définition des mots suivants « patrimoine » et « spirituel » :

 

Patrimoine : héritage commun…

 

Spirituel : qui est de l’ordre de l’âme, mais aussi de l’intelligence, de la morale, ou encore de la finesse.

 

Le patrimoine spirituel n’est donc pas seulement une question de religion ou d’église mais quelque chose de plus abstrait… Quelque chose qui nous vient de loin, pas toujours bien palpable qui passe entre nos mains et qu’il nous faut transmettre aux générations futures : un savoir-faire, une tradition; des racines, des repères, des liens.

 

Ainsi mon travail n’est pas un travail sur la disparition, mais un travail sur le patrimoine; un petit quelque chose à transmettre un « ça a été » cher à un sociologue de la photographie Roland Barthes. Un travail sur la mémoire : mémoire d’une tradition, mémoire d’un rituel, mémoire sur des hommes dévoués, qui donnent de leur temps au service des autres, bénévolement et sans compter.

 

Aujourd’hui que mon travail est accroché, l’évidence est là.  Et si les images réalisées et ici présentées empêchent les événements, les gens, …  de disparaître totalement de nos vies, de nos esprits, de nos mémoires, mon travail photographique n’aura pas été vain.

 

Je pense pour terminer que pour certains d’entre vous, les images vont vous apparaître parfois plastiques, parfois graphiques, parfois anecdotiques, parfois humoristiques, parfois sociales, parfois subjectives…  Cette remarque, on me l’a déjà dite et au moment de la sélection le choix fût difficile. Mais pour moi ce reportage ne pouvait se faire sans ces différentes manières de vivre la procession et la vie en général. C’est après tout, peut être çà, ma manière de faire.

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