top of page

2009 Croix et Calvaire - Auvergne

2009 Croix et Calvaire - Picardie

2009 Croix et Calvaire - Bretagne

Lorsque l’on se promène, dans la campagne, les croix deviennent des repères pour les yeux, telles des notes blanches ou noires dans une partition - moment de halte souvent, leurs graphismes s’incrivent parfaitement dans les paysages, marquant la présence de l’homme. Ainsi pour un promeneur, ces croix restent des éléments marquants, à la fois anciennes réminiscences de la religion, et signal fort d’une civilisation plus ou moins disparue...

 

Au Moyen âge, la vie était dure et les disputes aussi. Non seulement, les seigneurs étaient toujours en guerre entre eux, mais aussi des brigands peuplaient les forêts, à proximité des chemins de commerce. L’Eglise essaya par plusieurs moyens de maintenir la paix et de protéger ses fidèles. La «Trêve de Dieu» interdisait les bagarres du mercredi soir au lundi matin; il fut ordonné aussi d’attendre quarante jours avant de se venger; il fut aussi interdit aux seigneurs de détrousser les voyageurs... Puis il fut aussi décidé, afin de protéger les voyageurs ou les gens poursuivis par un ennemi, que toute personne qui trouverait refuge auprès d’une croix serait tout aussi protégée que si elle avait trouvé asile dans une église. Les gens de l’époque étant très superstitieux et ayant une peur atroce de l’enfer, ce «droit d’asile» était généralement respecté. Les croix et calvaires devenaient des lieux sacrés comme les églises et les chapelles. C’est pour cela que beaucoup de croix et calvaires ont été érigés depuis le Moyen-âge le long des Grands Chemins.

 

On peut s’imaginer combien de temps, les pauvres poursuivis devaient attendre, transis de froid et affamés, jusqu’à ce que leurs poursuivants se soient découragés ! Sans doute, les têtes de morts que l’on retrouve sculptées sur beaucoup de calvaires étaient destinées à faire fuir plus rapidement les bandits par peur d’un mauvais sort ou de la damnation ...

Quelques réflexions :

Le calvaire, tel un croisement au carrefour du ciel et de la terre. Le calvaire, tel un croisement où se rencontrent l’homme et Dieu. Le calvaire, croix que l’on porte tels des condamnés dépouillés de leur vie ou celle que l’on prend à bras le corps, tels des hommes libres qui veulent assumer leur destin. Le calvaire, ce lieu où se croisent les quatre points cardinaux. Le calvaire, cette croix où se rassemblent toutes les souffrances humaines. Le calvaire qui résume, dans la pierre ou le bois, la fin (…ou le début) de la vie du fondateur du christianisme, Jésus de Nazareth. Le calvaire, lieu où tant d’hommes et de femmes sont passés, riches d’une vie reçue et donnée, offerte ou refusée… Le calvaire, croix subie pour les uns, assumée pour les autres.

bottom of page